En cette période complexe pour les entreprises, que ce soit sur le plan économique et social, financier ou géopolitique, nous nous sommes intéressés à la santé des PME françaises et notamment à la question de leur trésorerie et des délais de paiement, car on ne le répétera jamais assez : ‘Cash is King’ !
Les entreprises tout juste sorties de la crise sanitaire font face aux conséquences économiques de la crise en Ukraine, une crise de l’énergie, une pénurie des matières premières, des tensions sur les approvisionnements et une hausse des prix – tout en devant continuer à gérer leur développement.
Certains secteurs tels que le BTP, le transport, la logistique, le numérique ou la filière bois subissent de plein fouet la pénurie ou l’envol des prix des matières premières qui constituent une charge supplémentaire.
Les résultats de deux études ont retenu notre attention. Nous vous en partageons ici les grandes lignes et vous présentons les approches et solutions que nous nous considérons comme pertinentes dans ce contexte.
Flash tout d’abord sur le European Payment Report 2022 qui synthétise les enjeux économiques et financiers auxquels doivent faire face les dirigeants d’entreprise
Publié le 21 juin 2022 par Intrum, ce rapport est basé sur une enquête conduite dans 29 pays européens entre les mois de janvier et avril 2022. Plus de 11 000 entreprises de 15 secteurs d’activité différents – en Europe – ont participé à cette étude, dont 600 entreprises pour la France.
Le rapport pointe les éléments clés ci-après pour la France :
« Les entreprises françaises craignent que les difficultés liées à la pandémie, combinées à la demande d’augmentation des salaires des employés et à la hausse des taux d’intérêt, ne limitent la croissance. Malgré les perturbations de la chaîne d’approvisionnement et la hausse des coûts des matériaux et de l’énergie, l’inflation a été plus faible en France que dans la majeure partie de la zone euro.
Le réel défi pour les entreprises françaises concerne la hausse du salaire minimum qui a augmenté trois fois l’année dernière et certaines pressions pour de nouvelles augmentations. Près de deux répondants français sur trois (62 %) s’inquiètent de leur capacité à répondre à la demande des employés pour des salaires plus élevés en période d’inflation élevée. En moyenne, 55 % des répondants européens sont de cet avis.
La même proportion (65 %) dit s’attendre à ce que les taux d’intérêt augmentent et continuent d’augmenter, et devient donc plus prudente dans ses projets d’investissement (moyenne européenne : 59 %). »*
Si les défaillances des entreprises ont baissé en 2021 grâce aux mesures liées à la pandémie, le nombre de faillites devrait remonter en 2022.
Près de 700.000 TPE, PME et ETI devront prochainement s’acquitter des aides reçues dans le cadre de la Covid-19. Les Prêts Garantis par l’Etat (PGE) contractés durant la crise sanitaire ont notamment protégé tout un temps la trésorerie des entreprises, ils doivent cependant aujourd’hui être remboursés.
Concernant le nombre de défaillances, il était passé à 27 000 en 2021 contre plus de 50 000 l’année précédente. Cette sinistralité repart à la hausse, les défaillances d’entreprise étant chaque mois en légère augmentation depuis février selon la Banque de France.
D’après le Gouverneur de la Banque de France : « Les courbes que nous observons doivent nous préparer à enregistrer entre 35 000 et 40 000 défauts à la fin de l’année. Car le spectre de la récession plane et les entreprises ne pourront continuer à piocher éternellement dans leur trésorerie en attendant la reprise de la consommation des ménages ». Avec une moyenne de 800 entreprises qui tombent en défaut chaque semaine, 37 000 défauts sont à prévoir sur l’année 2022. **
Raccourcir les délais de paiement fournisseurs : un défi de plus pour les entreprises
En France, toujours selon l’enquête Intrum, les délais de paiement s’allongent, avec un retard moyen des paiements qui était de 11 jours en 2021, et qui est désormais de 17 jours en 2022. Pour 59% des répondants, l’un des principaux défis est d’être payé dans les temps, avec cependant la conscience pour 60% d’entre eux que ce risque va augmenter dans les mois à venir.
Pour 8 répondants sur 10, le renforcement des liquidités fait ainsi partie de leurs priorités stratégiques.
Sur ce propos, le cabinet ARC a également mené avec l’Ifop, une étude sur la problématique des délais de paiement des entreprises françaises au premier semestre 2022 et leur impact sur la gestion de trésorerie de ces dernières.
Les deux acteurs ont interrogé 202 entreprises de 50 salariés et plus entre le 19 mai et le 8 juin 2022
Dans cette étude, 75 % des répondants pensent que les délais de paiement risquent d’augmenter et pourraient devenir une variable d’ajustement pour pallier les problématiques de trésorerie des entreprises.
Nous retrouvons également une confirmation de l’allongement des délais de paiement : plus d’un quart des entreprises interrogées estiment que les délais de paiement de leurs clients se sont détériorés au cours des six derniers mois : de 19,9 jours en moyenne pour leurs clients PME et de 16,7 jours pour leurs clients Grands Comptes.
Selon Denis Le Bossé, président du Cabinet ARC « Les entreprises vont tout faire pour sécuriser le cash en réclamant le règlement de leurs factures clients et en retardant, en parallèle, celui de leurs fournisseurs. Que les délais de paiement deviennent une variable d’ajustement pour l’optimisation de trésorerie aura un impact direct sur des sociétés viables mais non payées, les mettant à risque, d’autant plus dans la conjoncture actuelle où 1 entreprise sur 5 anticipe un recul de son activité. Les principales victimes de ce phénomène seront les petites et moyennes entreprises, si précieuses à l’économie française ».
Il apparaît essentiel pour les dirigeants de PME de se doter d’outils de gestion permettant de piloter leur entreprise et leur trésorerie au plus près, en temps réel
Dans un contexte VICA – Volatile, Incertain, Complexe, Ambigu – compiler les données rapidement et intelligemment est plus que jamais indispensable afin que le dirigeant puisse anticiper et prendre les bonnes décisions au bon moment.
Une solution de gestion avec des tableaux de bord personnalisés permet aux entreprises de :
- Piloter les ventes et les achats
- Optimiser les coûts / les stocks et préserver la trésorerie
- Gagner en productivité
- Disposer et partager les indicateurs de performance
De façon très concrète, l’un des axes de travail pour les entreprises afin d’optimiser leur trésorerie est notamment de digitaliser leurs procédures de recouvrement
Une solution de recouvrement apporte plus de visibilité, de précision et de sérénité.
Il apparait que les relances paiement sont très souvent gérées à la main, avec un fichier Excel – une action coûteuse en temps et loin d’être gratifiante.
Avec la mise en place d’une solution de recouvrement, les bénéfices portent ainsi sur plusieurs axes :
- Alerter et décider des conditions de paiement des comptes identifiés comme mauvais payeurs
- Renforcer et préciser les moyens d’action et de pilotage pour les dirigeants
- Améliorer la productivité des salariés
- Mais aussi développer une communication et une relation de qualité avec les fournisseurs
Avez-vous de la visibilité à court, moyen ou long terme ? Etes-vous prêt à prendre la bonne décision en cas d’urgence ?
Consultez notre page sur les solutions ‘Reporting & Décisionnel’
Aller plus loin : Téléchargez le guide Sage ‘Quelles procédures de relance pour être payé plus rapidement ?’
Lire également notre page sur les solutions comptables Sage et le recouvrement.
Sources :
*Le contenu de ce rapport est élaboré par la société de recouvrement Intrum en collaboration avec Longitude spécialisé dans la recherche et le développement à l’international. Son siège est à Londres, en Angleterre. Cette étude est réalisée par Passion/Jeanette Friman – publiée en juin 2022.
https://www.intrum.fr/solutions-entreprises/etudes-et-publications/
** https://www.netpme.fr/actualite/defaillances-dentreprises-la-hausse-saccelere-lecart-se-resserre/